L’Agefiph, en partenariat avec l’entreprise Dentsu, l’Union des marques et le Manifeste Inclusion, a conduit une étude intitulée “Voir, comprendre, inclure” afin d’analyser la place des personnes en situation de handicap dans la communication. Publiée le 3 décembre 2025, cette enquête met en évidence une représentation encore limitée et souvent stéréotypée, ainsi qu’un retard important en matière d’accessibilité numérique, qui constitue un frein majeur à l’inclusion.
Selon les résultats, seules 7 % des personnes interrogées estiment que les personnes en situation de handicap sont aujourd’hui suffisamment représentées dans les campagnes de communication. La visibilité est jugée plus importante à la télévision (63 %) et sur les réseaux sociaux (41 %), mais elle reste inégale et peu représentative de la diversité des situations. En effet, 80 % des répondants considèrent que la diversité des handicaps n’est pas correctement traitée dans les contenus médiatiques.
Malgré ces constats, la communication est perçue comme un levier essentiel de changement. 84 % des personnes en situation de handicap estiment que les contenus médiatiques peuvent contribuer à faire évoluer la perception du handicap dans la société. Elles soulignent notamment leur capacité à briser les tabous, à normaliser la présence des personnes handicapées et à sensibiliser le grand public.
Une accessibilité encore insuffisante aux conséquences concrètes
Toutefois, l’étude met en lumière un frein central : la non-accessibilité des contenus diffusés. Ce manque d’accessibilité limite fortement l’accès à l’information, à la participation culturelle et événementielle, mais aussi à l’emploi. Ainsi, 45 % des répondants déclarent avoir déjà renoncé à consulter un contenu ou à participer à un événement en raison de son inaccessibilité. De plus, 39 % des personnes en situation de handicap indiquent avoir renoncé à postuler à un emploi parce que le site de l’employeur n’était pas accessible, un chiffre qui atteint 49 % chez les moins de 35 ans.
L’étude souligne également que la visibilité seule ne suffit pas : l’accessibilité des contenus et la consultation des personnes en situation de handicap dans la création des messages sont des leviers indispensables pour une communication réellement inclusive. Sans une accessibilité effective, les contenus, même bien intentionnés, restent partiellement inaccessibles à celles et ceux qu’ils sont censés représenter.
Ces constats montrent que l’enjeu de la communication inclusive ne se limite pas à la représentation, mais repose aussi sur la capacité des contenus à être vus, compris et accessibles par tous, condition essentielle pour favoriser l’inclusion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap.


