L’allocation aux adultes handicapés (AAH)

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Une personne non-voyante avec une canne blanche et son chien d'assistance se promène

L’AAH, c’est quoi ?

L’allocation aux adultes handicapés (AAH) est une allocation de solidarité destinée à assurer aux personnes handicapées un minimum de ressources. Financée par l’État, versée par les Caisses d’allocations familiales (Caf) ou les caisses de Mutualité Sociale Agricole (MSA), elle est accordée sur décision de la CDAPH (Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).

Pour en bénéficier, les personnes handicapées doivent remplir plusieurs conditions, notamment être atteintes d’un certain taux d’incapacité permanente.

Le montant de l’AAH attribué vient compléter les éventuelles autres ressources du bénéficiaire (pension d’invalidité, revenus d’activité professionnelle, revenus fonciers, pension alimentaire, intérêts de produits d’épargne imposables,…).

Quelles sont les conditions d’attribution de l’AAH ?

Pour prétendre à l’allocation aux adultes handicapés (AAH), le demandeur doit remplir les conditions suivantes :

  • Résider en France métropolitaine, dans les collectivités mentionnées à l’article L. 751-1 du code de la Sécurité sociale (Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion, Saint-Barthélemy et Saint-Martin) ou à Saint-Pierre-et-Miquelon de façon permanente et être de nationalité française ou ressortissant d’un pays membre de l’Espace économique européen (EEE), ou ressortissant d’un autre pays et en situation régulière en France.   
  • Avoir au moins 20 ans (ou plus de 16 ans si le jeune n’ouvre plus droit aux allocations familiales).
  • Présenter une incapacité permanente d’au moins 80 %. Avec un taux d’incapacité compris entre 50 et 79 %, le demandeur doit être âgé de moins de 60 ans et la CDAPH doit lui avoir reconnu, compte tenu de son handicap, une restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi. 
  • Ne pas pouvoir prétendre au titre d’un régime de sécurité sociale, d’un régime de pension de retraite ou d’une législation particulière, à un avantage de vieillesse, à l’exclusion de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), une pension d’invalidité ou une rente d’accident du travail d’un montant au moins égal à celui de l’AAH (à l’exclusion de la majoration pour aide constante d’une tierce personne). 
  • Ne pas disposer de ressources supérieures à un plafond.

Conditions de ressources

L’objectif poursuivi par l’AAH étant de garantir un certain niveau de ressources à la personne handicapée (l’AAH est un minimum social), le montant de cette prestation varie selon les autres ressources de cette dernière : pension d’invalidité, rente d’accident du travail, avantage de vieillesse, revenus d’activité professionnelle, revenus fonciers, revenus de capitaux mobiliers (actions, obligations), etc.

Les ressources prises en compte sont celles de l’année N-2. Depuis la réforme de la déconjugalisation en octobre 2023, les revenus du conjoint ne sont plus pris en compte dans le calcul de l’AAH.

Les plafonds de ressources à ne pas dépasser pour avoir le droit à l’AAH en 2025 sont :

Plafonds annuels de ressources
Personne seule
12  193  €
Couple
22 069 €
Par enfant à charge
+ 6 096 €

Pour savoir si vous pouvez percevoir l’AAH, vous pouvez utiliser un simulateur :

Quel est le montant de l’AAH ?

Au 1ᵉʳ avril 2025, le montant maximal de l’AAH à taux plein est revalorisé à 1 033,32 € par mois, contre 1 016,05 € en 2024, soit une augmentation de 1,7 %.

Le montant de l’AAH est recalculé tous les trois mois, au moyen d’une déclaration trimestrielle de ressources, pour les allocataires qui exercent une activité professionnelle en milieu ordinaire de travail.

Elle est versée à terme échu, c’est-à-dire le mois suivant celui pour lequel elle est due.

Quelle est la procédure à suivre pour demander l’AAH ?

La demande d’AAH, ou de renouvellement, accompagnée de tous les justificatifs requis, est à adresser à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) du lieu de résidence de l’intéressé au moyen du formulaire unique de demande de droits auprès de la MDPH : Cerfa n°15692*01

D’autres documents sont également à joindre :

  • Un certificat médical : formulaire Cerfa n°15695*01
  • Une photocopie d’un justificatif d’identité
  • Une photocopie d’un justificatif de domicile

Trois options sont possibles adresser la demande à la MDPH :

  • Par courrier postal à l’adresse de la MDPH.
  • En ligne sur le site internet de la MDPH ou via mdphenligne.cnsa.fr
  • En personne au guichet.

C’est la MDPH qui se charge d’instruire le dossier au sein de son équipe pluridisciplinaire et via la CDAPH qui y siège. Cette dernière détermine le taux d’incapacité permanente, reconnaît ou non une restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi compte tenu du handicap et apprécie la capacité de travail du demandeur. 

La réponse de la CDAPH intervient généralement dans un délai de 4 mois à partir de la date de dépôt de la demande. En l’absence de réponse au-delà de 4 mois, la demande est considérée comme rejetée. En cas d’acceptation, l’intéressé reçoit une notification indiquant le taux d’incapacité reconnu et la durée d’attribution de l’allocation.

A savoir :

  • Le droit à l’AAH entraîne automatiquement la Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH).
  • En cas d’éligibilité, l’AAH est versée rétroactivement à partir du premier jour du mois suivant la date de dépôt de la demande d’allocation.

Quelle est la durée de versement de l’AAH ?

Si le taux d’incapacité est compris entre 50 et 79 % : l’AAH est accordée par la CDAPH pour une période de 1 à 2 ans. La période d’attribution de l’allocation peut excéder 2 ans, sans toutefois dépasser 5 ans, si le handicap et la restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi ne sont pas susceptibles d’évoluer de manière positive au cours de la période d’attribution. Néanmoins, avant la fin de la période ainsi fixée et à la demande de l’intéressé, de l’organisme débiteur (Caf ou MSA) ou du préfet de département, les droits à l’AAH et au complément de ressources peuvent être révisés, en cas de modification de l’incapacité du bénéficiaire.

Si le taux d’incapacité est supérieur ou égal à 80 % : l’AAH est accordée pour une période au moins égale à 5 ans et au plus égale à 10 ans. Toutefois, l’allocation peut être attribuée sans limitation de durée si les limitations d’activité ne sont pas susceptibles d’évolution favorable, compte tenu des données de la science. 

AAH et retraite

Si le taux d’incapacité est compris entre 50 et 79 % : le versement de l’AAH prend fin à l’âge minimum légal de départ à la retraite. Le bénéficiaire peut alors basculer sur le régime de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) dans le cas où la somme de ses pensions de retraite est inférieure au plafond de l’ASPA. Cette dernière prend ainsi le relais de l’AAH.

Si le taux d’incapacité est supérieur ou égal à 80 % : il est possible de conserver une partie de l’AAH si le montant de l’ensemble des pensions de retraite perçues est inférieur à celui de l’AAH. Dans ce cas, l’AAH devient une aide différentielle : elle complète les retraites jusqu’au niveau de l’AAH (1 033,32 € par mois en 2025).

Depuis le 1er juillet 2020, dans un souci de simplification de leurs démarches et afin d’éviter toute rupture de droits, les bénéficiaires de l’AAH se voient attribuer leur retraite à l’âge légal (62 ans) de manière automatique, sauf opposition de leur part. Pour cela, au plus tard 6 mois avant d’atteindre l’âge de 62 ans, le bénéficiaire de l’AAH est informé par écrit,
par la caisse de retraite compétente, de l’attribution automatique de sa pension de retraite et de son droit à s’opposer, par écrit avec accusé de réception, à cette attribution au plus tard 4 mois avant d’atteindre cet âge.

Cette procédure de liquidation automatique de la pension de retraite n’est pas applicable lorsque l’assuré bénéficiaire de l’AAH exerce une activité professionnelle à la date à laquelle il atteint l’âge de 62 ans.

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